On constate aisément l’agir problématique du personnage contemporain; même une action plaisante et peu engageante, imaginer, demeure pénible :
« je regardais tout cela distraitement, imaginant une de ces joueuses nue sous son maillot à bretelles, un peu passivement, sans vrai effort d’investigation, sans chercher à connaître (…) la nudité réelle de cette jeune femme, ni même, au prix d’un effort pourtant minime, de fermer les yeux un instant et de bien vouloir me donner la peine, si ce n’était pas trop me demander, de l’imaginer nue et en sueur sur le terrain. Or, c’est pourtant comme ça qu’il faudrait regarder activement la télévision : les yeux fermés. » Jean-Philippe Toussaint, La Télévision, éd. de Minuit, 2001, p. 162.