Du grec ὤν, ὄντος « étant », participe présent du verbe εἰμί « être », l’ontologie est la branche de la philosophie concernant l’étude de l’être, de ses modalités, de ses propriétés; c’est donc l’étude de l’être en tant qu’être (Aristote), des propriétés générales de ce qui existe.
L’ontologie du personnage passe d’abord par sa distinction avec la personne. Généralement, on n’emploie pas le terme personnage pour désigner des personnes vivantes ou décédées, sinon, par métaphore : « c’est tout un personnage ! »; à l’inverse, on précisera que le personnage est un « être de papier », un « vivant sans entrailles » (Valéry) pour le distinguer, du moins en partie, de la personne. Voir anthropomorphisme.
L’ontologie intratextuelle. Le statut des personnages référentiels (au sens strict de personne ayant existé dans la réalité) en terres fictionnelles a préoccupé bien des théoriciens, dont Margaret MacDonald (« Le langage de la fiction », 1954), Genette et Searle. La question est celle-ci : est-ce qu’un personnage référentiel, comme Sarkozy (présent dans la Théorie de l’information de Bellanger), importe avec lui son statut référentiel dans le texte de fiction ou cette même fiction l’absorbe, lui confère un statut logique indistinct de celui des personnages fictionnels ? Pour les deux premiers il y a absorption, pour le troisième, importation. Pavel critiquera l’approche « ségrégationniste » de Searle.
Par ailleurs, les propriétés des individus, les classes qu’ils forment, leurs attributs et leurs relations constituent autant paramètres permettant de faire un portrait de type ontologique; Uri Margolin, partisan de la théorie des mondes possibles, s’y consacrera dans « Individuals in Narrative Worlds. An Ontological Perspective ».