« L’homme cultivé moyen peut citer plus de philosophes français vivants que de romanciers. Il est également capable de se rappeler un ou deux concepts aux noms compliqués — la déterritorialisation, le Panoptique, le Pli — mais il est incapable de citer le nom d’un seul personnage de roman français contemporain. » Aurélien Bellanger, La Théorie de l’information, Paris, Gallimard, 2012, p. 407-408.
Constat sévère sur la lecture, ou plutôt l’absence de lecture, des romans. Proposons une autre hypothèse : et si la difficulté de citer le nom d’un protagoniste était liée à la configuration des oeuvres contemporaines, qui mettent en scène des personnages inactifs, déconnectés, ordinaires voire effacés ?