Archives de l’auteur : Dominique Raymond

La littérature contemporaine et le postmodernisme

Marc Gontard, professeur à l’Université Rennes 2, vient de publier un essai sur la littérature contemporaine intitulé Écrire la crise. L’Esthétique postmoderne. L’approche de Gontard est intéressante : il envisage moins la représentation de la crise que les manières de la raconter. Il consacre un chapitre au sujet/personnage qui, en témoignent les sous-titres, est on ne peut plus déconnecté : le sujet en Crise; L’altérité à soi; Le corps discontinu.

La relation personnage/narration

« Toute transformation profonde dans l’art du roman ne provient-elle pas d’abord d’une conception renouvelée du personnage qui entraîne, par suite, une conception nouvelle de la narration ? », se demande Belinda Cannone dans « Éléments d’une poétique du roman du XXe siècle », Optique de la description et statut du personnage, Paris, Quai Voltaire, coll. « Quai Voltaire, revue littéraire n° 8 », 1993, p. 72.

À toute conception du personnage, renouvelée ou non, correspond aussi une conception de la narration qui en témoigne.

Bakhtine, ce visionnaire

« L’un des principaux thèmes romanesques intérieurs est justement l’inadéquation d’un personnage à son destin, à sa situation. »

Mikhaïl Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, Gallimard, 1978 (posthume), p. 470.

 

L’utilité du personnage

« Construit, utilisé, canonisé, le personnage est utile à plusieurs niveaux : définir des groupes d’intérêts divers dont il sert d’étendard ou de référence, cautionner ou critiquer une institution, justifier ou infirmer une idée nouvelle que l’on veut promouvoir. »

Régis Burnet, « Du personnage comme médium », Médium, vol. 3, no 4, 2005, p. 79.

Le risque du contemporain selon Viart

Ce n’est un secret pour personne : la littérature contemporaine, sa pratique comme ses enjeux critiques, intéresse Dominique Viart. Dans le dernier numéro des Temps modernes, celui de janvier-mars 2013 consacré à la critique littéraire, Viart poursuit sa réflexion dans un article intitulé « Au risque du contemporain. Pour une critique des enjeux ».

De l’instance narrative à l’entité

La conférence de Francis Langevin « Style, point de vue et subjectivité : le roman ironique », qui a eu lieu le 21 février dernier, nous amène à réfléchir sur la caractérisation du narrateur anonyme, extradiégétique. Des marquages stylistiques implicites nous autorisent à inférer qu’un tel narrateur, parfois, adopte un point de vue. Or, avoir un point de vue constitue sans doute une propriété fondamentalement humaine; il s’agit donc d’une caractéristique anthropomorphisante. L’instance narrative, ainsi dotée d’une personnalité, se transmute en entité.

Deux parutions, un lien : la taille du texte

Côté théorie, un ouvrage publié sous la direction d’Alexandre Gefen et Tiphaine Samoyault, La Taille des romans, aux éditions Classiques Garnier, coll. « Théorie de la littérature ».

Côté pratique, un recueil constitué de vingt-cinq nouvelles signées par autant d’auteurs (Tahar Ben Jelloun, Catherine Mavrikakis, Bernard Pivot…), chacune satisfaisant à la contrainte Twitter : ne pas excéder 140 caractères, espace compris. 25 histoires 25 auteurs en 140 ca.  Textes réunis par Fabien Deglise.