Anthropomorphisme

L’anthropomorphisme est l’attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d’autres entités comme Dieu, des animaux, des objets, des phénomènes, voire des idées. Du point de vue du personnage de fiction, c’est émettre un commentaire sur son comportement indépendamment du fait qu’il soit non seulement fictif, mais textualisé. « Comme si on parlait d’êtres vivants dont il faut justifier une conduite incohérente (pourquoi Julien Sorel tire-t-il sur Mme de Rênal ?) », dit Hamon. En théorie, c’est en faire l’analyse indépendamment du fait qu’il soit un signe et donc, faire abstraction de la manière dont le texte dessine les caractéristiques comportementales ou morphologiques. L’anthropomorphisme en théorie du personnage est donc intimement lié aux approches psychologisantes.

L’anthropomorphisme selon Lotman :

L’identification de l’actant et des autres fonctions du sujet (environnement, obstacles, aides…) en personnages anthropomorphes semble si naturelle que, généralisant notre expérience culturelle au point d’en faire une loi, nous supposons que tout sujet est le développement du rapport entre les hommes.

L’actant n’est pas forcément anthropomorphe alors que la frontière et l’environnement peuvent l’être. Les personnages pourvus d’un nom et d’une apparence humaine se divisent en deux groupes : les actants (mobiles, ont des solutions d’action) et la condition/circonstance de l’action.

La loi de transformation du sujet en personnage (en figure humaine) résulte aussi du fait que les mêmes éléments du texte remplissent à tour de rôle différentes fonctions du sujet; cela permet la personnification, l’identification de la fonction du personnage.